
DECRYPTAGES
Qualiopi et contrôle technique automobile : même combat !
Les débats continuent sur la démarche Qualiopi et c’est tant mieux !
Pour certains une normalisation excessive pour une activité à forte composante humaine, pour d’autres une juste régulation afin de garantir la bonne utilisation des fonds publics de la formation professionnelle.
L’État décida il y a quelques années de généraliser le contrôle technique obligatoire automobile et de transférer l’organisation de ces contrôles à des opérateurs privés accrédités par le COFRAC et le financement de ce contrôle aux particuliers.
Le bilan semble plus qu’honorable après quelques années et le contrôle technique a sans doute atteint ses objectifs qui n’avaient pas pour ambition de distinguer les bonnes voitures des mauvaises, juste de garantir un minima sécuritaire et d’assainir le parc automobile !
Qualiopi s’inscrit dans la même logique avec l’ambition d’assainir le marché de la formation professionnelle et de justifier l’emploi des fonds publics !
Mais la confusion nait de la dénomination Qualiopi, pour une démarche plus inspirée de contrôle de conformité réglementaire que de performance des produits et services.
La stratégie de différenciation des organismes de formation, souvent fondée sur des démarches Qualité ambitieuses, source de création de valeur et de défense des marges ne trouvera pas sa réponse dans Qualiopi adopté déjà par 45000 OF !
Une bonne occasion pour les organismes de formation souhaitant se différencier de travailler la confiance durable avec leurs clients.
La valorisation des OF en question !
Quelle valeur pour les organismes de formation ?
Le mouvement de consolidation de la formation professionnelle engagé par les opérateurs de marché a repris fortement après le COVID. Cette accélération forte de ce mouvement stratégique important gagne le secteur de la formation professionnelle après avoir largement transformé le paysage de la formation initiale.
Grandir pour faire face aux transformations
Faire face à la transformation digitale, à la refonte des offres nécessaires notamment pour l’activité interentreprises, aux obligations de certification de l’organisation et des offres, à l’élargissement des compétences nécessaires, au développement du commerce B to C, au positionnement sur de nouveaux segments d’activité etc…nécessite une taille certaine (et justifie que certains souhaitent sortir !) et la croissance externe avec son cortège de risques permet d’y répondre plus rapidement
Acheter pour avancer plus vite…… Oui mais à quel prix ?!
La grande majorité des transactions pour les OF « classiques » est fondée sur une base reposant sur le critère du multiple d’EBITDA moyenné sur trois années assorti de coefficients de pondération prenant en compte taille de l’OF, répartition des activités entre inter et intra, capacité de récurrence du CA, segmentation de l’activité…
S’intéresser aux actifs immatériels et aux segments d’activité
Ces critères doivent être complétés par l’analyse de la capacité de développement de l’organisme de formation cible et de ses fondamentaux.
- La valeur de marque et le « capital confiance » associé,
- Le degré d’avancement de la transformation digitale dans toutes ses dimensions (commerce, offre, outils technologiques..) qui permettra d’intégrer la nouvelle donne du marché,
- L’intégration des nouvelles compétences clés nécessaires aux OF (marketing digital, ingénierie des compétences et parcours) soit par des recrutements déjà opérés ou la maîtrise d’un réseau de prestataires performants,
- Les choix opérés de positionnement sur des segments de marché profitables et/ou récurrents. A titre d’illustration le segment des formations réglementaires obligatoires présente une forte résilience comparé au développement personnel,
- La transformation des offres de formations et l’adossement des formations à des dispositifs de reconnaissance solides et éligibles à financement.
A défaut de résoudre la question délicate de la valorisation en temps de crise, ceci permettra de questionner à nouveau le bien-fondé de l’opération et de se convaincre de l’intérêt de la reprise du dialogue avec l’autre partie !
Les facteurs clés de succès pour la certification de compétences !
Le « trou noir » ! :
Si les études stratégiques ne manquent pas sur les évolutions attendues du marché de la formation professionnelle ou celui des TIC (Testing, Inspection et Certification), le marché de la certification des compétences est encore très peu considéré. Faible panier moyen unitaire, niveau de marge réduit par rapport à la formation professionnelle et aux certifications d’entreprises, opérateurs en nombre réduit et de taille modeste, importance du contexte réglementaire (notamment du jeu de France Compétences), ce marché passe sous les radars des analystes.
Un actif stratégique pour les OF :
L’adossement des parcours de formation à des dispositifs de reconnaissance solides, intelligents et ouvrant éventuellement accès au CPF ou autres financements est une demande forte des apprenants et des entreprises (notamment sur les reconnaissances réglementaires). Bon nombre des organismes de formation se sont ainsi positionnés en tentant l’aventure de la certification de compétences notamment par le dépôt de demandes d’accès au Répertoire Spécifique de France Compétences sans forcément grand succès après s’être cassé les dents pour l’enregistrement de leur dispositif.
La compréhension de ce marché spécifique des « dispositifs de reconnaissance » est éclairée (une fois de plus !) par le secteur de la formation linguistique qui découvre souvent avec quelques années d’avance, les futures évolutions de la formation professionnelle.
Les facteurs clés de succès sur ce marché :
L’analyse stratégique conduit à identifier les 10 facteurs clés de succès (FCS) sur ce marché en interaction avec celui de la formation.
- Puissance et valeur de la marque de certification
- Maîtrise des relations avec prescripteurs sur thématique
- Relations avec régulateurs du marché
- Expertise sur ingénierie de compétences
- Relations avec OF et aval des prestations
- Maîtrise du processus métier certification/accréditation
- Profondeur du réseau Jury/ Experts évaluateurs
- Digitalisation du processus de certification
- Maîtrise des coûts de production et développement
- Dimension internationale
Ce marché apparaît à bien des égards en (re)structuration avec notamment des acteurs publics qui découvrent seulement la force de leurs dispositifs et des organismes de formation et des acteurs privés dépourvus bien souvent de taille critique pour maîtriser ces fameux FCS !
La solution de l’Alliance stratégique est sans aucun doute une réponse pertinente à cette donnée de marché pour les organismes de formation.