Qualiopi et contrôle technique automobile : même combat !

Les débats ont donc commencé sur la démarche Qualiopi et c’est tant mieux !

Pour certains une normalisation excessive pour une activité à forte composante humaine, pour d’autres une juste régulation afin de garantir la bonne utilisation des fonds publics de la formation professionnelle.

L’Etat décida il y a quelques années de généraliser le contrôle technique obligatoire et de transférer l’organisation de ces contrôles à des opérateurs privés accrédités par le COFRAC et le financement de ce contrôle aux particuliers.
Le bilan semble plus qu’honorable après quelques années et le contrôle technique a sans doute atteint ses objectifs qui n’avaient à aucun moment l’ambition de distinguer les bonnes voitures des mauvaises, juste de garantir un minima sécuritaire et d’assainir le parc automobile !

Qualiopi s’inscrit dans la même logique avec l’ambition d’assainir le marché de la formation professionnelle et de justifier l’emploi des fonds publics !

Mais la  confusion  nait de la dénomination Qualiopi, qui succède au fameux décret Qualité pour une démarche largement inspirée de contrôle de conformité réglementaire.

La stratégie de différenciation des organismes de formation, souvent fondée sur des démarches Qualité ambitieuses, source de création de valeur et de défense des marges ne trouvera pas sa réponse dans Qualiopi.

Une bonne occasion pour les organismes de formation de se reposer la question de la création de confiance durable avec ses clients.

L’effet COVID : la valorisation des OF en question !

Quelle valeur pour les organismes de formation post COVID 

Le mouvement de consolidation de la formation professionnelle engagé par les opérateurs de marché devrait connaître un temps d’arrêt avec cet épisode sanitaire. Nombre des opérations en cours s’arrêtent les unes après les autres avec le nécessaire temps d’ajustement de la valeur entre vendeur et acquéreur et …financeurs !

Grandir pour faire face aux transformations

Bien entendu les fondamentaux de la consolidation demeurent et les rapprochements vont s’accélérer après cette suspension.

Faire face à la transformation digitale, à la refonte des offres nécessaires notamment pour l’activité interentreprises, aux obligations de certification de l’organisation et des offres, à l’élargissement des compétences nécessaires, au développement du commerce B to C, au positionnement sur de nouveaux segments d’activité etc…nécessite une taille certaine (et justifie que certains souhaitent sortir !) et la croissance externe avec son cortège de risques  permet d’y répondre plus rapidement

Acheter pour avancer plus vite……Oui mais à quel prix ?!

La grande majorité des transactions pour les OF « classiques » est fondée sur une base reposant sur  le critère du multiple d’EBITDA assorti de coefficients de pondération prenant en compte taille de l’OF, répartition des activités entre inter et intra, niveau de risques et  récurrence du CA…

Les difficultés  de l’activité économique de la FPC dont l’impact chiffré devrait durer au moins une année, conduit à questionner ce fameux « repère » très impacté même si la pratique du multiple de l’EBITDA moyenné sur trois ans tempère l’impact. Il en est de même pour le critère de CA moins utilisé mais souvent pris en repère. La fixation de la valeur par la projection sur les résultats futurs n’en finit plus de se rapprocher d’une certaine « boule de cristal » ! Et les compléments de prix deviennent encore plus délicats à fixer !

S’intéresser aux actifs immatériels et aux segments d’activité

Cette situation doit  conduire à s’intéresser à la capacité de rebond de l’organisme de formation cible et à ses fondamentaux post crise.

• La valeur de marque et le « capital confiance » associé,
• Le degré d’avancement de la transformation digitale dans toutes ses dimensions (commerce, offre, outils technologiques..) qui permettra d’intégrer la nouvelle donne renforcée par cet épisode de confinement,
• L’intégration des nouvelles compétences clés nécessaires aux OF (market, ingénierie digitale)  soit par des recrutements déjà opérés ou la maîtrise d’un réseau de prestataires performants,
• Les choix opérés de positionnement sur des segments de marché profitables et/ou récurrents. A titre d’illustration le segment des formations réglementaires obligatoires présente une forte résilience comparé au développement personnel,
• La transformation des offres de formations et l’adossement des formations à des dispositifs de reconnaissance solides et éligibles à financement.

A défaut de résoudre la question délicate de la valorisation en  temps de crise, ceci permettra de questionner à nouveau le bien-fondé de l’opération et de se convaincre de l’intérêt de la reprise du dialogue avec l’autre partie !

Retrouvons nous prochainement  pour éclairer le sujet de ces fameux actifs clés !